Nous avons vu que chez les éponges un réseau de canaux maintient la plupart des cellules en contact avec l'eau. Cette configuration rend difficile la coordination s'il devient nécessaire d'agir ou de bouger. Le résultat final ressemble à une plante. La plupart des éponges se satisfont de la situation et, d'ailleurs elles vivent ainsi depuis bien plus longtemps que nous.
Certaines éponges ont essayé autre chose.
Ce sont les éponges de verre, ou Hexactinellida, ou éponges hyalines ou siliceuses. Retenez bien ces quatre noms.
Une éponge de verre est un organisme multicellulaire mais, en grandissant, la plupart de ses cellules fusionent et perdent leurs limites. Leur corps finit par former un seul maillage connecté, une toile d'araignée tridimensionnelle drapée sur des élements plus durs qui la soutiennent. Ces éléments rigides en verre ressemblent selon les espèces à des poignards, des étoiles ou des flocons de neige. En groupe ils forment des fleurs, des grappes et, en combinaison, le squelette qui soutient la tour. Ce squelette est composé de spicules siliceux à 6 pointes suivant 3 axes : les hexactines.
La corbeille de Vénus est une éponge de verre qui héberge un couple de crevettes. Minuscules, elles trouvent là une nourriture abondante puis, trop grosses, elles ne pourront repasser le fin treillis. Elles y passent donc leur vie, la nettoient, s'y reproduisent et bénéficient en retour de la protection du squelette de l'éponge.
Les éponges de verre n'ont pas de système nerveux mais ne sont pas électriquement inertes. Fait unique chez les éponges elles possèdent une signalisation électrique. A l'arrachage d'un élément en verre le pompage de l'eau cesse rapidement grâce à une impulsion électrique.
L'éponge de verre, sur le plan électrique, se comporte comme une seule énorme cellule. Une éponge de verre se coordonne en étant en grande partie post-cellulaire. Elle a partiellement abandonné la forme multi-cellulaire expérimentant un autre type d'unité.
Certaines parties de son squelette ressemblent à des cables de fibres optiques. La lumière est-elle utilisée ? De minuscules diatomées qui vivent de la lumière pourraient se nourrir de cette lumière réfléchie.
Les éponges de verre vivent préférentiellement dans les eaux marines profondes ainsi que dans les eaux polaires mais quelques unes sont parfois trouvées à quelques dizaines de mètres en Colombie Britannique. Il en existe en zone tropicale et une petite dizaine d'espèces en mer Ionnienne en mer Méditerranée.
Elles peuvent construire des récifs, dont certains ont 10 000 ans.
Pierre Esox qui vient de trouver une rare éponge carnivore dans une grotte de La Ciotat les recherche activement.
« L'odyssée de la Conscience » Peter Godfrey-Smith, Flammarion 2024.
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Super intéressant comme d'habitude Buddy de plus elle sont très esthétiques ces éponges
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