Photographe en eaux troubles à petit budget
Posté : 15 sept. 2013, 15:20
Bonjour à Toutes et à Tous,
Tout est dans le titre :
- je plonge principalement en :
---* carrière inondée : pas en gravière où l'eau est infiniment plus claire ;
---* Zélande : c'est le delta de l'Escaut aux Pays-Bas ;
---* Manche et mer du Nord.
- mon budget est des plus serrés : je suis toujours en train de rembourser mon crédit-habitation et j'ai deux rejetons aux études.
Bref, un profil où beaucoup se reconnaitront.
Cela m'a donné l'idée de vous exposer les solutions que j'ai retenues après huit années de pratique de la photo sous-marine. Un stage m'aurait certainement évité bien des étapes mais je pense qu'il m'aurait aussi aiguillé vers des solutions peut-être pas très adaptées à mon profil.
De l'appareil
Jusqu'à présent, les compacts Canon m'ont toujours donné satisfaction : A640, S90 et S100. J'achète toujours :
- un modèle de fin de série : par exemple le S100 quand le S110 vient de sortir ;
- un bond technologique par rapport au matériel que je possède : par exemple S90 versus S100 = passage de 28 mm à 24 mm, de la vidéo limitée à de la vidéo en haute définition.
Du caisson
Après m'être longtemps limité aux caissons du fabriquant, je suis désormais passé aux clones chinois. Pour le S100, j'utilise un caisson de la marque Meikon. Pas de différence de qualité et autant de possibilités d'usage, mais le budget est divisé presque par trois.
Des objectifs - lentilles additionnels
J'ai retenu une solution finalement très ergonomique : ce système permet d'enlever ou de mettre en service ma lentille macro d'un mouvement des doigts. Je fais essentiellement de la photo animalière donc je n'ai pas acheté de lentille grand-angle.
De l'éclairage
Je me suis échiné pendant des années à tenter de faire des photos avec un système de bras doubles équipés d'un flash et d'une lampe d'appoint. Cela ne m'a jamais donné satisfaction :
- c'est encombrant et lourd :
---* je plonge essentiellement du bord avec des marches d'approche qui parfois atteignent les 800 m ;
---* en Zélande, en Manche et en mer du Nord : le courant n'est pas un paramètre anecdotique de la plongée ;
---* le substrat est partout couvert d'une fine couche de vase qui se soulève au moindre mouvement ;
- c'est compliqué : un stage m'aurait certainement aidé car je n'ai jamais réussi à me servir correctement de cette configuration malgré de nombreuses lectures suivies de tentatives infructueuses sur le terrain.
Je suis finalement revenu à plus de simplicité :
- un système de platine-simple plus bras articulé acheté sur E-Bay pour une cinquantaine d'euros ;
- une lampe chinoise bien connue de nombreux plongeurs* ;
- une fixation de lampe achetée en Allemagne pour une quinzaine d'euros ;
- un diffuseur acheté en Chine pour 3-4 euros et accroché avec un peu d'adhésif.
(*) je l'utilise parce que la possédais déjà mais il existe désormais plusieurs modèles à 1000 lumens avec un angle d'éclairage de 100° prévu pour la photo.
Voici une photo prise en Zélande avec ce matériel (taille des caprelles: moins de 10 mm) :
- visibilité inférieure à 1 m ;
- par 7-8 m de profondeur : il fait presque nuit noire ;
- il y a un courant de l'ordre d'un à deux nœuds ;
- le substrat est recouvert d'une fine pellicule de vase.
En Manche et Mer du Nord, il faut souvent sauter du bateau avec son équipement photo. Ma configuration me permet de le tenir à bout de bras au-dessus de ma tête ce qui limite le choc de l'entrée dans l'eau.
Des réglages
Sur la série S de Canon, le flash intégré donne rarement de bons résultats. Cela n'était pas le cas avec le A640 d'où ma supposition que la taille de l'appareil (donc la distance flash-objectif) est vraiment trop faible. Cela se passerait peut-être mieux avec un appareil de la série G mais c'est plus cher, plus lourd et plus encombrant.
Un stage me permettrait certainement de passer au mode "Manuel". Je n'en suis hélas pas encore là. En attendant, j'utilise principalement les modes "Priorité à l'ouverture" (Av) et "Priorité à la vitesse" (Tv). D'une manière générale, le mode Tv est à utiliser pour des sujets en mouvement et le mode Av pour des sujets immobiles. Mais il faut nuancer et s'adapter à des situations particulières.
Exemple, la photo ci-dessous prise en pleine eau, sans possibilité d'appui, d'un sujet très petit (taille des plumeaux : 1 mm) et immobile : il vaut mieux utiliser le mode Tv car si le sujet est immobile, le plongeur dans ce cas particulier ne l'est pas.
Pour revenir à la photo de Zélande ci-dessus, pour obtenir la meilleure profondeur de champs possible, il faut fermer le diaphragme au maximum. Mais dans ces conditions de faible éclairage, sans compter la lentille additionnelle, cela se traduit par une vitesse d'ouverture très lente d'où un gros risque de "bougé". L'idéal est de s'appuyer sur quelque chose mais alors on soulève un nuage de vase. Je viens d'acheter pour une quinzaine d'euros ce petit système qu'il me reste encore à tester en conditions réelles. Je suis confiant dans les futurs résultats car j'utilise la même philosophie pour certaines photos terrestres.
Du photographe
Âgé de 55 ans avec des problèmes articulaires (genou, dos, épaule), je continue de plonger toute l'année dans des conditions que certains pourraient appeler d'extrêmes : en hiver température de l'eau à 0 voir -1 °C et température de l'air -10 °C avec du vent (on s'équipe à l'extérieur, à côté de sa voiture). Je privilégie donc le simple, le pratique et le léger tout en ayant un budget restreint.
En conclusion
Je ne me considère pas du tout comme un photographe. Simplement, je fais des clichés. Si ces quelques lignes peuvent aider, tant mieux. Si elles vous dérangent, c'est ma manière de voir les choses et il vous suffit de ne pas l'appliquer. Vous pouvez même ouvrir votre propre post et je le lirai avec beaucoup d'intérêt. Si vous avez des questions précises sur un point ou l'autre, je tenterai au mieux de mon pauvre savoir et de ma petite expérience, de vous répondre.
Bien à Toutes et à Tous.
Tout est dans le titre :
- je plonge principalement en :
---* carrière inondée : pas en gravière où l'eau est infiniment plus claire ;
---* Zélande : c'est le delta de l'Escaut aux Pays-Bas ;
---* Manche et mer du Nord.
- mon budget est des plus serrés : je suis toujours en train de rembourser mon crédit-habitation et j'ai deux rejetons aux études.
Bref, un profil où beaucoup se reconnaitront.
Cela m'a donné l'idée de vous exposer les solutions que j'ai retenues après huit années de pratique de la photo sous-marine. Un stage m'aurait certainement évité bien des étapes mais je pense qu'il m'aurait aussi aiguillé vers des solutions peut-être pas très adaptées à mon profil.
De l'appareil
Jusqu'à présent, les compacts Canon m'ont toujours donné satisfaction : A640, S90 et S100. J'achète toujours :
- un modèle de fin de série : par exemple le S100 quand le S110 vient de sortir ;
- un bond technologique par rapport au matériel que je possède : par exemple S90 versus S100 = passage de 28 mm à 24 mm, de la vidéo limitée à de la vidéo en haute définition.
Du caisson
Après m'être longtemps limité aux caissons du fabriquant, je suis désormais passé aux clones chinois. Pour le S100, j'utilise un caisson de la marque Meikon. Pas de différence de qualité et autant de possibilités d'usage, mais le budget est divisé presque par trois.
Des objectifs - lentilles additionnels
J'ai retenu une solution finalement très ergonomique : ce système permet d'enlever ou de mettre en service ma lentille macro d'un mouvement des doigts. Je fais essentiellement de la photo animalière donc je n'ai pas acheté de lentille grand-angle.
De l'éclairage
Je me suis échiné pendant des années à tenter de faire des photos avec un système de bras doubles équipés d'un flash et d'une lampe d'appoint. Cela ne m'a jamais donné satisfaction :
- c'est encombrant et lourd :
---* je plonge essentiellement du bord avec des marches d'approche qui parfois atteignent les 800 m ;
---* en Zélande, en Manche et en mer du Nord : le courant n'est pas un paramètre anecdotique de la plongée ;
---* le substrat est partout couvert d'une fine couche de vase qui se soulève au moindre mouvement ;
- c'est compliqué : un stage m'aurait certainement aidé car je n'ai jamais réussi à me servir correctement de cette configuration malgré de nombreuses lectures suivies de tentatives infructueuses sur le terrain.
Je suis finalement revenu à plus de simplicité :
- un système de platine-simple plus bras articulé acheté sur E-Bay pour une cinquantaine d'euros ;
- une lampe chinoise bien connue de nombreux plongeurs* ;
- une fixation de lampe achetée en Allemagne pour une quinzaine d'euros ;
- un diffuseur acheté en Chine pour 3-4 euros et accroché avec un peu d'adhésif.
(*) je l'utilise parce que la possédais déjà mais il existe désormais plusieurs modèles à 1000 lumens avec un angle d'éclairage de 100° prévu pour la photo.
Voici une photo prise en Zélande avec ce matériel (taille des caprelles: moins de 10 mm) :
- visibilité inférieure à 1 m ;
- par 7-8 m de profondeur : il fait presque nuit noire ;
- il y a un courant de l'ordre d'un à deux nœuds ;
- le substrat est recouvert d'une fine pellicule de vase.
En Manche et Mer du Nord, il faut souvent sauter du bateau avec son équipement photo. Ma configuration me permet de le tenir à bout de bras au-dessus de ma tête ce qui limite le choc de l'entrée dans l'eau.
Des réglages
Sur la série S de Canon, le flash intégré donne rarement de bons résultats. Cela n'était pas le cas avec le A640 d'où ma supposition que la taille de l'appareil (donc la distance flash-objectif) est vraiment trop faible. Cela se passerait peut-être mieux avec un appareil de la série G mais c'est plus cher, plus lourd et plus encombrant.
Un stage me permettrait certainement de passer au mode "Manuel". Je n'en suis hélas pas encore là. En attendant, j'utilise principalement les modes "Priorité à l'ouverture" (Av) et "Priorité à la vitesse" (Tv). D'une manière générale, le mode Tv est à utiliser pour des sujets en mouvement et le mode Av pour des sujets immobiles. Mais il faut nuancer et s'adapter à des situations particulières.
Exemple, la photo ci-dessous prise en pleine eau, sans possibilité d'appui, d'un sujet très petit (taille des plumeaux : 1 mm) et immobile : il vaut mieux utiliser le mode Tv car si le sujet est immobile, le plongeur dans ce cas particulier ne l'est pas.
Pour revenir à la photo de Zélande ci-dessus, pour obtenir la meilleure profondeur de champs possible, il faut fermer le diaphragme au maximum. Mais dans ces conditions de faible éclairage, sans compter la lentille additionnelle, cela se traduit par une vitesse d'ouverture très lente d'où un gros risque de "bougé". L'idéal est de s'appuyer sur quelque chose mais alors on soulève un nuage de vase. Je viens d'acheter pour une quinzaine d'euros ce petit système qu'il me reste encore à tester en conditions réelles. Je suis confiant dans les futurs résultats car j'utilise la même philosophie pour certaines photos terrestres.
Du photographe
Âgé de 55 ans avec des problèmes articulaires (genou, dos, épaule), je continue de plonger toute l'année dans des conditions que certains pourraient appeler d'extrêmes : en hiver température de l'eau à 0 voir -1 °C et température de l'air -10 °C avec du vent (on s'équipe à l'extérieur, à côté de sa voiture). Je privilégie donc le simple, le pratique et le léger tout en ayant un budget restreint.
En conclusion
Je ne me considère pas du tout comme un photographe. Simplement, je fais des clichés. Si ces quelques lignes peuvent aider, tant mieux. Si elles vous dérangent, c'est ma manière de voir les choses et il vous suffit de ne pas l'appliquer. Vous pouvez même ouvrir votre propre post et je le lirai avec beaucoup d'intérêt. Si vous avez des questions précises sur un point ou l'autre, je tenterai au mieux de mon pauvre savoir et de ma petite expérience, de vous répondre.
Bien à Toutes et à Tous.