Expédition à Saint-Brandon
- PierreM
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Expédition à Saint-Brandon
Bonjour;
Il est grand temps que je vous fasse un CR sur mon dernier voyage; le suivant arrive à la fin de la semaine et si je ne m'y met pas tout de suite, ça va passer à l'as et... se serait bien dommage parce que la destination n'est pas si courante que ça.
Un peu d'histoire:
Il y a 2 ans, j'étais parti plonger à l'Ile Maurice et là, j'ai rencontré Pascal, qui dirigeait le centre de plongée, et qui revenait tout juste d'une sortie entre copains à Saint-Brandon. Dire qu'il avait des étoiles dans les yeux en racontant ces plongées est bien en dessous de la vérité; c'est ici que commence mon intérêt pour cet archipel inhabité à 400 km au Nord-Ouest de l'Ile Maurice.
Je vous ai fait une capture d'écran sur google earth pour montrer où c'est:
L'archipel est une dépendance de l'Ile Maurice, il s'appelle officiellement "Cargados Carajos"; il a probablement été découvert par des marins arabes mais se sont les portugais qui l'ont cartographié et qui lui ont donné son nom; l'archipel est très étendu, environ 60 km du Nord au Sud et une vingtaine de km d'Est en Ouest mais les terres émergées représentent tout au plus 1,5km2 !!! Des confettis dans l'océan, mais
Il n'y a plus d'habitants permanents depuis le milieu des années 50 et la fin de l'exploitation du guano; aujourd'hui 2 ilots sont occupés; l'un au Sud sur l'Ile Cocos et l'autre au Nord sur l'Ile Raphaël; on y trouve des gardes-cotes mauricien, des employés d'une station météo et de Raphael Fishing qui a la concession exclusive pour la pêche dans la zone entourant l'archipel , en tout environ 15 personnes, relevées tous les 3 mois en ce qui concerne les gardes-cotes.
Tout ça pour dire que ce n'est pas facilement accessible; qu'il n'y a rien sur place, et pour ne rien arranger; il faut un permis, délivré par les gardes-cotes, pour pouvoir y aller; et, comment dire, ça demande pas mal de démarches pour l'obtenir ce fameux permis.
Depuis 2 ans, Pascal cherchait donc un bateau pour repartir et pour ensuite proposer des croisières vers Saint-Brandon; et c'est là qu'apparait La Curieuse qui a été rachetée en Mars 2016 par les Chantiers Naval de l’Océan Indien qui sont à Saint-Louis ...
La Curieuse est un navire océanographique conçu pour des missions de recherche en océanographie, ichtyologie et hydrographie ; il a été commandée par la mission de recherche des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) au chantier "Union et Travail" des Sables d’Olonne, et a été mise en service en 1989.
Pendant plus de 15 ans, La Curieuse a assuré ces opérations dans les îles australes; son port d'attache était Port-Aux-Français à Kerguelen, on peut voir le nom de son ancien port d'attache sous la nouvelle peinture.
A partir de 2005, par manque de financement, le bateau a été mis en sommeil, puis il a été réarmé en 2009; depuis cette date, différentes solutions ont été essayées pour continuer à utiliser le navire dans la zone des iles Kerguelen tout en réduisant les frais à la charge des TAAF ; depuis Mars 2016 elle donc appartient aux CNOI qui assuraient jusqu’à présent l’entretien du navire ; La Curieuse continue d’être affrétée par les TAAF plusieurs mois dans l’année mais elle est dorénavant disponibles pour d’autres utilisations ; d’ou l’idée de l’utiliser pour faire des croisières plongées vers Saint-Brandon à partir de l’ile Maurice.
La Curieuse est un navire de 25 m, de type chalutier de pêche arrière, de 300 tonnes en charge.
Il est mis en œuvre par 6 hommes d’équipage et peut accueillir 14 passagers dans des conditions de confort succinctes ; pas de lit king size à bord, une bannette et 2 placards minuscules pour caser son bazar par passager ; sanitaires et douches communs ; ça m’a rappelé mes premières croisières en Egypte il y a 25 ans…
Comme le bateau a été conçu pour naviguer dans les 50èmes rugissants ; les cabines n’ont pas de hublots (claustrophobes s’abstenir) et les seuils des portes qui donnent vers l’extérieur sont particulièrement haut (un bon 60cm par rapport au sol) pour éviter les inondations quand l’eau rentre sur le pont; ça ajoute une petite touche originale à l'ensemble.
Pour la croisière plongée, le bateau est équipé de 2 compresseurs, 28 blocs et tout le matériel de plongée individuel (même les ordinateurs si vous le souhaitez); pour cette croisière, un peu spéciale mais je vous raconterais ça un peu plus tard, il n'y avait qu'un seul gros semi-rigide pour approcher des sites de plongée.
Voilà, les présentations sont faites, la suite un peu plus tard...
Il est grand temps que je vous fasse un CR sur mon dernier voyage; le suivant arrive à la fin de la semaine et si je ne m'y met pas tout de suite, ça va passer à l'as et... se serait bien dommage parce que la destination n'est pas si courante que ça.
Un peu d'histoire:
Il y a 2 ans, j'étais parti plonger à l'Ile Maurice et là, j'ai rencontré Pascal, qui dirigeait le centre de plongée, et qui revenait tout juste d'une sortie entre copains à Saint-Brandon. Dire qu'il avait des étoiles dans les yeux en racontant ces plongées est bien en dessous de la vérité; c'est ici que commence mon intérêt pour cet archipel inhabité à 400 km au Nord-Ouest de l'Ile Maurice.
Je vous ai fait une capture d'écran sur google earth pour montrer où c'est:
L'archipel est une dépendance de l'Ile Maurice, il s'appelle officiellement "Cargados Carajos"; il a probablement été découvert par des marins arabes mais se sont les portugais qui l'ont cartographié et qui lui ont donné son nom; l'archipel est très étendu, environ 60 km du Nord au Sud et une vingtaine de km d'Est en Ouest mais les terres émergées représentent tout au plus 1,5km2 !!! Des confettis dans l'océan, mais
Il n'y a plus d'habitants permanents depuis le milieu des années 50 et la fin de l'exploitation du guano; aujourd'hui 2 ilots sont occupés; l'un au Sud sur l'Ile Cocos et l'autre au Nord sur l'Ile Raphaël; on y trouve des gardes-cotes mauricien, des employés d'une station météo et de Raphael Fishing qui a la concession exclusive pour la pêche dans la zone entourant l'archipel , en tout environ 15 personnes, relevées tous les 3 mois en ce qui concerne les gardes-cotes.
Tout ça pour dire que ce n'est pas facilement accessible; qu'il n'y a rien sur place, et pour ne rien arranger; il faut un permis, délivré par les gardes-cotes, pour pouvoir y aller; et, comment dire, ça demande pas mal de démarches pour l'obtenir ce fameux permis.
Depuis 2 ans, Pascal cherchait donc un bateau pour repartir et pour ensuite proposer des croisières vers Saint-Brandon; et c'est là qu'apparait La Curieuse qui a été rachetée en Mars 2016 par les Chantiers Naval de l’Océan Indien qui sont à Saint-Louis ...
La Curieuse est un navire océanographique conçu pour des missions de recherche en océanographie, ichtyologie et hydrographie ; il a été commandée par la mission de recherche des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) au chantier "Union et Travail" des Sables d’Olonne, et a été mise en service en 1989.
Pendant plus de 15 ans, La Curieuse a assuré ces opérations dans les îles australes; son port d'attache était Port-Aux-Français à Kerguelen, on peut voir le nom de son ancien port d'attache sous la nouvelle peinture.
A partir de 2005, par manque de financement, le bateau a été mis en sommeil, puis il a été réarmé en 2009; depuis cette date, différentes solutions ont été essayées pour continuer à utiliser le navire dans la zone des iles Kerguelen tout en réduisant les frais à la charge des TAAF ; depuis Mars 2016 elle donc appartient aux CNOI qui assuraient jusqu’à présent l’entretien du navire ; La Curieuse continue d’être affrétée par les TAAF plusieurs mois dans l’année mais elle est dorénavant disponibles pour d’autres utilisations ; d’ou l’idée de l’utiliser pour faire des croisières plongées vers Saint-Brandon à partir de l’ile Maurice.
La Curieuse est un navire de 25 m, de type chalutier de pêche arrière, de 300 tonnes en charge.
Il est mis en œuvre par 6 hommes d’équipage et peut accueillir 14 passagers dans des conditions de confort succinctes ; pas de lit king size à bord, une bannette et 2 placards minuscules pour caser son bazar par passager ; sanitaires et douches communs ; ça m’a rappelé mes premières croisières en Egypte il y a 25 ans…
Comme le bateau a été conçu pour naviguer dans les 50èmes rugissants ; les cabines n’ont pas de hublots (claustrophobes s’abstenir) et les seuils des portes qui donnent vers l’extérieur sont particulièrement haut (un bon 60cm par rapport au sol) pour éviter les inondations quand l’eau rentre sur le pont; ça ajoute une petite touche originale à l'ensemble.
Pour la croisière plongée, le bateau est équipé de 2 compresseurs, 28 blocs et tout le matériel de plongée individuel (même les ordinateurs si vous le souhaitez); pour cette croisière, un peu spéciale mais je vous raconterais ça un peu plus tard, il n'y avait qu'un seul gros semi-rigide pour approcher des sites de plongée.
Voilà, les présentations sont faites, la suite un peu plus tard...
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- Benito
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Expédition à Saint-Brandon
Ça s'annonce passionnant
Vivement la suite....
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Benoît (87/73/325)
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Re: Expédition à Saint-Brandon
en 1989 il y avait des patrouilleurs de la MN dans le Pacifique avec des noms en "...euse", j'étais parti sur l'un d'entre eux aux îles Chesterfield, je me demande s'il ne s'agit pas du même bateau?
en tout cas, super, on se croirait dans Thalassa...
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Marcopolo
http://cridupoulpe.wordpress.com
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- PierreM
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Re: Expédition à Saint-Brandon
24 Mars
J'arrive à Saint Louis; La Curieuse est à quai et c'est l’effervescence des derniers préparatifs, on embarque la nourriture et le bateau finit d'être décoré avec la pose des logos Odyssea et Cressi; l'effet est assez réussi.
L'équipage comprend 6 personnes, le capitaine Jean-Pierre, son second pour cette croisière Robert, le chef mécano Stelio, son second Nina, un matelot Clyde et enfin le cuistot Satyam Mayput; se sont les mêmes qui ont menés le bateau pour une mission de 2 mois aux Kerguelen; depuis son retour, le matériel nécessaire pour la plongée a été installé au chantier (il sera démonté quand le bateau sera affrété pour d'autres utilisateurs)
Première nuit à bord, je suis le seul passager; les autres habitent tous à Maurice et ils n'arriveront que demain matin.
25 Mars
Le temps est couvert, il y a un peu de vent et un peu de pluie, à 7.30 tout le monde est à bord, on fait connaissance, on boit un café, et, et, on attend… le sésame vers l’aventure qui arrive vers 8.30 ; c’est la clearance de l’immigration, eh oui, pour aller à Saint-Brandon, bien que l’on ne quitte pas Maurice, il faut une autorisation. Aussitôt le précieux papier entre les mains du capitaine, on largue les amarres ; le bateau sort du port… puis s’arrête... Le capitaine a reçu un appel demandant de faire demi-tour ; le visa de Maxime est périmé et il manque un document pour le bateau; les méandres de l'administration mauricienne n'ont pas été entièrement percés; comme c’est la toute première sortie avec la Curieuse, l’organisation doit se roder…
A propos d’organisation, comme c’est la première, on a à bord 3 corps morts que l’on va immerger au voisinage des sites de plongées, du coup tout le pont arrière est encombré; ah ! On a aussi un générateur électrique que l’on va déposer à Saint-Brandon pour les pécheurs qui ont une petite base logistique sur place ; mais ça c’est la solidarité entre gens de mer; mais c'est aussi pour ça que l'on embarque qu'un semi-rigide; il a fallu faire de la place.
Finalement le bateau repart pour de bon vers 11.30 ; dés que l’on a dépassé Cap Malheureux il se met à rouler et tanguer un peu ; ce n’est pas mer d’huile et comme le bateau n’est pas très rapide, on en à pour 24h, théoriquement; la suite sera moins drôle.
Une bonne partie de la journée et de la nuit se passe dans le mauvais temps; c'est pas l'enfer, mais il pleut, et ça brasse pas mal; bilan : 2 membres d'équipage sur 6 et 7 passagers malades sur 11; en plus le bateau a réduit son allure pour éviter de nous bercer un peu trop fort et finalement les 24 heures prévues deviennent 30 heures.
On arrive finalement de nuit à Saint-Brandon. Le premier mouillage est posé de nuit sur un fond de sable à 20 mètres ; ça y est le bateau est à l’arrêt on met en place les équipements de loisirs, chaises longues, tapis, et c’est l’apéro ; miraculeusement tout le monde revit et a oublié inconvénients de la traversée.
27 Mars
5.00h les moteurs redémarrent, navigation vers le nord ; à 8.00 grand bruit, tout le bateau est secoué, on a touché un haut fond, machine arrière toute, le bateau se dégage ; le site choisi pour le second corps mort est abandonné, l’approche est trop délicate avec un bateau qui a 3,5 m de tirant d’eau ; après concertation avec le capitaine, on sort de la zone vers un site plus accessible pour poser le corps mort.
1ère plongée, les palanquées sont réparties le long d’un ilot, la zone est très poissonneuse mais les coraux sont morts jusqu’à une profondeur de 10m ; en dessous on en retrouve, notre plongée n’a pas dépassée 17m ; sur les 4 palanquées 2 ont vus des requins, nourrice, pointe noire ; un ou 2 individus ; bilan maigre mais on pose tout de même un corps mort. Ci dessous les seules photos de la journée.
Interlude avec la livraison du générateur électrique ; les gars de Raphaël Fishing arrive avec une chaloupe branlante et se mettent à couple de La Curieuse ; le cadeau surprise c’est qu’ils voulaient que l’on remmène un vieux générateur ; après discussion, il est décidé que le générateur restera sur l’ile jusqu’au mois de Mai
On navigue vers le deuxième site de plongée ; mise à l’eau et horrible déception ; tout est mort il y a des espèces de barbes sur les tables d’Acropora et sur les Porites et très peu de poissons, la loose totale la deuxième palanquée qui a été larguée sur un autre endroit fait le même constat ; pourtant Pascal qui faisait la sécu en surface à vu passer un requin de belle taille ; de retour au bateau, tout le monde est d’accord, les sites du Nord qu’on nous avaient indiqués sont pourris, peut-être la faute au blanchiment des coraux qui a atteint un stade irréversible, pourtant il y a un peu d’espoir, il y a des petites taches de corail sain mais ça représente une fraction minime de la surface totales ; le mystère de la vie.
J'arrive à Saint Louis; La Curieuse est à quai et c'est l’effervescence des derniers préparatifs, on embarque la nourriture et le bateau finit d'être décoré avec la pose des logos Odyssea et Cressi; l'effet est assez réussi.
L'équipage comprend 6 personnes, le capitaine Jean-Pierre, son second pour cette croisière Robert, le chef mécano Stelio, son second Nina, un matelot Clyde et enfin le cuistot Satyam Mayput; se sont les mêmes qui ont menés le bateau pour une mission de 2 mois aux Kerguelen; depuis son retour, le matériel nécessaire pour la plongée a été installé au chantier (il sera démonté quand le bateau sera affrété pour d'autres utilisateurs)
Première nuit à bord, je suis le seul passager; les autres habitent tous à Maurice et ils n'arriveront que demain matin.
25 Mars
Le temps est couvert, il y a un peu de vent et un peu de pluie, à 7.30 tout le monde est à bord, on fait connaissance, on boit un café, et, et, on attend… le sésame vers l’aventure qui arrive vers 8.30 ; c’est la clearance de l’immigration, eh oui, pour aller à Saint-Brandon, bien que l’on ne quitte pas Maurice, il faut une autorisation. Aussitôt le précieux papier entre les mains du capitaine, on largue les amarres ; le bateau sort du port… puis s’arrête... Le capitaine a reçu un appel demandant de faire demi-tour ; le visa de Maxime est périmé et il manque un document pour le bateau; les méandres de l'administration mauricienne n'ont pas été entièrement percés; comme c’est la toute première sortie avec la Curieuse, l’organisation doit se roder…
A propos d’organisation, comme c’est la première, on a à bord 3 corps morts que l’on va immerger au voisinage des sites de plongées, du coup tout le pont arrière est encombré; ah ! On a aussi un générateur électrique que l’on va déposer à Saint-Brandon pour les pécheurs qui ont une petite base logistique sur place ; mais ça c’est la solidarité entre gens de mer; mais c'est aussi pour ça que l'on embarque qu'un semi-rigide; il a fallu faire de la place.
Finalement le bateau repart pour de bon vers 11.30 ; dés que l’on a dépassé Cap Malheureux il se met à rouler et tanguer un peu ; ce n’est pas mer d’huile et comme le bateau n’est pas très rapide, on en à pour 24h, théoriquement; la suite sera moins drôle.
Une bonne partie de la journée et de la nuit se passe dans le mauvais temps; c'est pas l'enfer, mais il pleut, et ça brasse pas mal; bilan : 2 membres d'équipage sur 6 et 7 passagers malades sur 11; en plus le bateau a réduit son allure pour éviter de nous bercer un peu trop fort et finalement les 24 heures prévues deviennent 30 heures.
On arrive finalement de nuit à Saint-Brandon. Le premier mouillage est posé de nuit sur un fond de sable à 20 mètres ; ça y est le bateau est à l’arrêt on met en place les équipements de loisirs, chaises longues, tapis, et c’est l’apéro ; miraculeusement tout le monde revit et a oublié inconvénients de la traversée.
27 Mars
5.00h les moteurs redémarrent, navigation vers le nord ; à 8.00 grand bruit, tout le bateau est secoué, on a touché un haut fond, machine arrière toute, le bateau se dégage ; le site choisi pour le second corps mort est abandonné, l’approche est trop délicate avec un bateau qui a 3,5 m de tirant d’eau ; après concertation avec le capitaine, on sort de la zone vers un site plus accessible pour poser le corps mort.
1ère plongée, les palanquées sont réparties le long d’un ilot, la zone est très poissonneuse mais les coraux sont morts jusqu’à une profondeur de 10m ; en dessous on en retrouve, notre plongée n’a pas dépassée 17m ; sur les 4 palanquées 2 ont vus des requins, nourrice, pointe noire ; un ou 2 individus ; bilan maigre mais on pose tout de même un corps mort. Ci dessous les seules photos de la journée.
Interlude avec la livraison du générateur électrique ; les gars de Raphaël Fishing arrive avec une chaloupe branlante et se mettent à couple de La Curieuse ; le cadeau surprise c’est qu’ils voulaient que l’on remmène un vieux générateur ; après discussion, il est décidé que le générateur restera sur l’ile jusqu’au mois de Mai
On navigue vers le deuxième site de plongée ; mise à l’eau et horrible déception ; tout est mort il y a des espèces de barbes sur les tables d’Acropora et sur les Porites et très peu de poissons, la loose totale la deuxième palanquée qui a été larguée sur un autre endroit fait le même constat ; pourtant Pascal qui faisait la sécu en surface à vu passer un requin de belle taille ; de retour au bateau, tout le monde est d’accord, les sites du Nord qu’on nous avaient indiqués sont pourris, peut-être la faute au blanchiment des coraux qui a atteint un stade irréversible, pourtant il y a un peu d’espoir, il y a des petites taches de corail sain mais ça représente une fraction minime de la surface totales ; le mystère de la vie.
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- acetyl-coa
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Re: Expédition à Saint-Brandon
tu maintiens le suspense, vivement la suiteacetyl-coa a écrit :Excellent, CR, la suite, la suite
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Re: Expédition à Saint-Brandon
Super CR. On a l'impression d'y être. Hâte de découvrir la suite !
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Emmanuel VAILLANT
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Re: Expédition à Saint-Brandon
on s'y croirait, j'espère que la suite t'a plus emballé
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jean-philippe
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Re: Expédition à Saint-Brandon
Cool, depuis le temps que je l’attendais celui là, je suis captivé !
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Thierry
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Re: Expédition à Saint-Brandon
C'est l'aventure comme j'aime ce CR
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Mieux vaut vivre ses rêves que rêver sa vie
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Re: Expédition à Saint-Brandon
Super... La suite....
Envoyé de mon iPad en utilisant Tapatalk
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Laurent Ouillet
Mon site Web : http://www.laurentouillet.com
Ma page FB : http://www.facebook.com/laurentouilletuwp
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- Herminio
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Re: Expédition à Saint-Brandon
Palpitant ...
mais on attend plus d'images sub
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Herminio
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Mes derniers CR : Açores 2023, Canaries 2022, Canaries 2021
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- Gembou
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Re: Expédition à Saint-Brandon
Super expédition, on attend la suite avec impatience.
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Le monde ne mourra pas par manque de merveilles mais uniquement par manque d’émerveillement.
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- PierreM
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Re: Expédition à Saint-Brandon
28 Mars
Première plongée sur la pointe de l’ilot Sireine, à la mise à l’eau on tombe sur une grosse tortue carette ; la zone est très poissonneuse ; un requin passe nous voir; le fond se présente sous la forme de pointes rocheuses entrecoupées de zones de sables le tout entre 5 et 15 mètres; plongée sympa et validée ; la seconde plongée commence à l’autre extrémité de l’ile ; relief bien différent; pendant 30 minutes on palme entre 15 et 20 mètres sur dans une zone couverte de toutes petites colonies de briozoaires, c’est presque totalement plat ; enfin quelques cailloux apparaissent et un requin passe nous faire coucou ; le relief devient plus vallonné on retrouve de la vie ; mais ça reste bien maigre ; on ne gardera pas celle-ci.
A partir de maintenant, les plongées vont suivre un rituel assez stable; on fait une première plongée de 30 minutes; puis une deuxième avec le même bloc, et très rapidement après la première, sur un second site (en général 45 minutes de plongée); ensuite, retour au bateau changement de blocs et on remet ça.. et si on a encore un peu d'air on en fait une cinquième toujours avec le second bloc.
Retour vers le Sud ; le Nord n’a pas été vraiment à la hauteur des espérances ; les tuyaux glanés avant l’expédition ne se sont pas révélés tous très pertinents. Arrivée dans le Sud en face du poste des Coast Guards ; première plongée dans la petite passe ; dépose en zodiac sur l’ile et départ du bord ; dès qu’on est dans la passe, il y a un jus d’enfer, le sable se soulève et tourbillonne ; la passe est très peu profonde on se laisse porter, quand ça se calme un peu on tombe sur un coin poissonneux ; des platax viennent nous voir, ils vont rester avec nous pratiquement jusqu’à la fin ; une grosse raie pastenague remonte la passe en passant tout près de nous ; un peu plus loin on voit une raie aigle puis une autre dans 1 à 2 mètres d’eau.
Finalement le troisième corps mort est déposé ici, ensuite on est allé faire un petit tour sur l’ile, rencontrer les Cost Guards et faire le tour de l’ile, les tortues ont écloses 2 jours plus tôt et les Coast Guards sont tout content de nous montrer les photos qu’il ont faites.
Retour au bateau, apéro, on avait prévu de diner sur la plage arrière du bateau mais une petite pluie nous a dissuadé ; on reverra ça demain.
29 Mars
Au total, 4 plongées, profondeur maxi 6.2 mètres, 3 plongées avec les requins, nourrices et pointes noires, une tortue et des raies aigles un peu trop loin pour les photos ; on s’éclate même si les plongées sont courtes 30 ou 45 minutes et si c’est un peu le coup de bol parce que les palanquées sont larguées à 50 Mètres les unes des autres avec mission de ratisser leur secteur. La dernière plongée est un peu spéciale ; on est largué tous ensemble dans une passe pour être filmé par un drone ; le courant est particulièrement fort et on dérive très , très vite ; la veille c’est la qu’on avait vu les raies aigle, cette fois-ci, impossible de lutter ; les images aériennes sont bonnes, c’est la seule chose qui compte.
30 Mars
On prospecte d’autres zones un peu au Sud sur un fond de 8 mètres, c’est un plateau corallien entrecoupé de larges failles mais on fait chou blanc pour les requins.
L’après-midi on retourne sur la zone au Nord et bingo, on revoit nos copains ; en photographiant un requin nourrice, le bestiau se déplace et se repose immédiatement me coinçant entre lui et la roche, on reste tête-bêche un moment avant qu’il ne se décide à partir un peu plus loin, c’est la première fois que ce genre de situation m’arrive.
Fin de journée, on replonge à nouveau mais on fait face là encore à un très fort courant qui rend la progression difficile et les prises de vues plus qu’aléatoires ; bilan un nourrice et un pointe noire ; maigre récolte mais le courant ne permettait pas d’aller où on voulait.
C’est bientôt fini pour Saint-Brandon, on rince et on range en prévision de la traversée retour qui sera bien plus calme que l'aller; on arrive Samedi dans la matinée à Port-Louis.
Voilà, ce n'était pas un voyage ordinaire, le terme "plongée d'exploration" prend un sens différent dans ces conditions; l'éloignement de toute forme d'aide développe une forme de solidarité et de respect entre les personnes que je n'avais encore jamais ressenti; j'y retournerais c'est certain parce que n'ai fait qu'entrevoir le potentiel des sites de Saint-Brandon.
Première plongée sur la pointe de l’ilot Sireine, à la mise à l’eau on tombe sur une grosse tortue carette ; la zone est très poissonneuse ; un requin passe nous voir; le fond se présente sous la forme de pointes rocheuses entrecoupées de zones de sables le tout entre 5 et 15 mètres; plongée sympa et validée ; la seconde plongée commence à l’autre extrémité de l’ile ; relief bien différent; pendant 30 minutes on palme entre 15 et 20 mètres sur dans une zone couverte de toutes petites colonies de briozoaires, c’est presque totalement plat ; enfin quelques cailloux apparaissent et un requin passe nous faire coucou ; le relief devient plus vallonné on retrouve de la vie ; mais ça reste bien maigre ; on ne gardera pas celle-ci.
A partir de maintenant, les plongées vont suivre un rituel assez stable; on fait une première plongée de 30 minutes; puis une deuxième avec le même bloc, et très rapidement après la première, sur un second site (en général 45 minutes de plongée); ensuite, retour au bateau changement de blocs et on remet ça.. et si on a encore un peu d'air on en fait une cinquième toujours avec le second bloc.
Retour vers le Sud ; le Nord n’a pas été vraiment à la hauteur des espérances ; les tuyaux glanés avant l’expédition ne se sont pas révélés tous très pertinents. Arrivée dans le Sud en face du poste des Coast Guards ; première plongée dans la petite passe ; dépose en zodiac sur l’ile et départ du bord ; dès qu’on est dans la passe, il y a un jus d’enfer, le sable se soulève et tourbillonne ; la passe est très peu profonde on se laisse porter, quand ça se calme un peu on tombe sur un coin poissonneux ; des platax viennent nous voir, ils vont rester avec nous pratiquement jusqu’à la fin ; une grosse raie pastenague remonte la passe en passant tout près de nous ; un peu plus loin on voit une raie aigle puis une autre dans 1 à 2 mètres d’eau.
Finalement le troisième corps mort est déposé ici, ensuite on est allé faire un petit tour sur l’ile, rencontrer les Cost Guards et faire le tour de l’ile, les tortues ont écloses 2 jours plus tôt et les Coast Guards sont tout content de nous montrer les photos qu’il ont faites.
Retour au bateau, apéro, on avait prévu de diner sur la plage arrière du bateau mais une petite pluie nous a dissuadé ; on reverra ça demain.
29 Mars
Au total, 4 plongées, profondeur maxi 6.2 mètres, 3 plongées avec les requins, nourrices et pointes noires, une tortue et des raies aigles un peu trop loin pour les photos ; on s’éclate même si les plongées sont courtes 30 ou 45 minutes et si c’est un peu le coup de bol parce que les palanquées sont larguées à 50 Mètres les unes des autres avec mission de ratisser leur secteur. La dernière plongée est un peu spéciale ; on est largué tous ensemble dans une passe pour être filmé par un drone ; le courant est particulièrement fort et on dérive très , très vite ; la veille c’est la qu’on avait vu les raies aigle, cette fois-ci, impossible de lutter ; les images aériennes sont bonnes, c’est la seule chose qui compte.
30 Mars
On prospecte d’autres zones un peu au Sud sur un fond de 8 mètres, c’est un plateau corallien entrecoupé de larges failles mais on fait chou blanc pour les requins.
L’après-midi on retourne sur la zone au Nord et bingo, on revoit nos copains ; en photographiant un requin nourrice, le bestiau se déplace et se repose immédiatement me coinçant entre lui et la roche, on reste tête-bêche un moment avant qu’il ne se décide à partir un peu plus loin, c’est la première fois que ce genre de situation m’arrive.
Fin de journée, on replonge à nouveau mais on fait face là encore à un très fort courant qui rend la progression difficile et les prises de vues plus qu’aléatoires ; bilan un nourrice et un pointe noire ; maigre récolte mais le courant ne permettait pas d’aller où on voulait.
C’est bientôt fini pour Saint-Brandon, on rince et on range en prévision de la traversée retour qui sera bien plus calme que l'aller; on arrive Samedi dans la matinée à Port-Louis.
Voilà, ce n'était pas un voyage ordinaire, le terme "plongée d'exploration" prend un sens différent dans ces conditions; l'éloignement de toute forme d'aide développe une forme de solidarité et de respect entre les personnes que je n'avais encore jamais ressenti; j'y retournerais c'est certain parce que n'ai fait qu'entrevoir le potentiel des sites de Saint-Brandon.
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- Loulou
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Re: Expédition à Saint-Brandon
belle expérience, humaine et sous marine; et finalement une moisson pas si ridicule
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jean-philippe
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