PARTIE III : BALI - TULAMBEN
Troisième et dernier volet du périple : Tulamben.
Au départ de Kalimaya, ça se fait assez bien. Deux heures de van pour rejoindre l'aéroport de Bima, à l'est de Sumbawa, une heure de vol pour Denpasar avec Nam Air en survolant ce qui reste du Tambora...
... puis 3 heures de van pour rejoindre le nord de Bali, dont une bonne partie dans les bouchons à la sortie de Denpasar. Bref, une bonne journée de transition avec une arrivée tardive au Liberty Resort de Tulamben. Passé l'accueil, nous nous frayons un chemin avec nos 100kg de bagages à travers des dizaines de caisses de matos qui vont passer la nuit entre la piscine et les bacs de rinçage, pour atteindre notre appartement familial, un peu à l'écart, à côté de la piscine du fond (il y a 3 piscines au LR). L'appart est spacieux, 2 chambres + sdb, salle à manger...pas loin de 100 mètres carrés. On peut commencer à s'étaler avant de passer aux choses sérieuses le lendemain matin.
Autant le dire tout de suite, après le cocooning familial et le calme monacal du Kalimaya, l'organisation du Liberty Resort, ça surprend
! Disons que quand tu as affaire à un membre du staff du LR, ce n'est pas son côté suisse-allemand qui ressort en premier... y'a du flottement, ça branle du manche, ça inquiète un peu au début, mais finalement tu t'aperçois que dans l'art de "l'à peu près", ils maîtrisent quand même pas mal. Le problème, c'est quand tu essayes de les imiter dans le relâchement. Ca demande de l'entraînement et nous, en Helvétie, on n'est pas habitué à laisser sa chance au hasard. Résultat : sur 9 plongées j'ai trouvé le moyen d'en faire une en oubliant de brancher le convertisseur TTL sur le hot shoe, et de tomber en panne de batterie sur une autre...
Ah ben oui, n'est pas approximatif qui veut ! La préparation de la première plongée fut épique. RDV au dive center pour équiper nos ados qui ont la malchance d'avoir le gabarit d'un adulte singapourien moyen... conclusion: plus de combi à leur taille. Mais à Tulamben, il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions! il suffira de patienter une demie-heure pour que le staff aille se servir dans le resort d'à côté et nous ramène deux combi transformées en shorti d'un coup de ciseau au dessus du genou
Bon OK, devant tant de bonne volonté... on la ferme, en espérant pouvoir plonger avant la nuit
. On nous demande alors de trouver les caisses qui correspondent aux numéros de nos chambres pour ranger notre matos : 19 et 17, c'est simple! Enfin un peu de rationnel avec une relation bijective qui rassure : une chambre => une caisse / une caisse => une chambre. Oui, mais évidemment, c'était sans compter avec la variante balinaise de la bijection. Après 10 minutes de recherche dans le fatras de caisses laissées en vrac par les palanquées déjà parties se baigner, pas de caisse 19 ni de caisse 17.
Qu'à cela ne tienne, pas de problème on vous dit, que des solutions: prenez les caisses 23 et 12 ! Euh, mais les clients des chambres 23 et 12 ? Et ben ils prendront les caisses 14 et 20 ! Ah bah oui évidemment, où avais-je la tête... le fameux principe de la permutation balinaise ! Sur ces entrefaites, nos guides arrivent. On m'explique que ceux que j'avais pris soin de réserver depuis 2 mois sur les conseils de Luko, et dont la disponibilité avait été confirmée, sont en fait avec d'autres clients... ce que je comprends très bien selon le principe de la permutation balinaise que je commence à maîtriser à la perfection. Leurs remplaçants, formés à l'école Ajiex Dharma de la villa Markisa, s'avéreront excellents. Le principe de la permutation balinaise s'applique aussi aux serviettes de bain qu'on s'échange allègrement entre les plongées si vous ne les gardez pas autour du cou, ainsi qu'à la piscine principale du resort, souvent confondue avec un bac de rinçage à combi...Une fois ces quelques notions culturelles acquises, le séjour se déroule très bien à Tulamben. On apprécie de pouvoir plonger où on veut, quand on veut, avec les meilleurs yeux de la planète, pour 30 dollars. Sinon le Liberty Resort c'est aussi un resto tout à fait correct, des massages en fin de journée très agréables à moins de 10 dollars l'heure (évitez les tables de massage proches de la piscine principale à l'heure où les palanquées de chinois rentrent de plongée, sauf si vous voulez savoir ce que ça fait de se faire masser dans le hall de la Gare du Nord à l'heure de pointe). Et puis, la fragrance capiteuse du jardin de frangipaniers au réveil, ça rend tous les imprévus de la journée qui s'annonce bien insignifiants finalement...
Bon, direction la plage, enfin!
Alors pour ceux qui n'y ont jamais mis les pieds, la plage de Tulamben a ceci de commun avec le mouvement des gilets jaunes et la Promenade des Anglais que c'est une longue grève... avec des galets. Parfois très gros les galets ! Ce qui peut donner lieu à des mises à l'eau acrobatiques quand il y a du ressac. Sauf à ce que vous vous entrainiez régulièrement sur une slackline avec vos palmes et votre bloc, il est conseillé de rester humble niveau proprioception en confiant son caisson aux guides funambules qui ont grandi sur ces rivages piégeux.
Une fois dans l'eau, passés les derniers galets, on se retrouve rapidement sur une pente de sable noir qui nous rappelle que le Mont Agung veille d'un sommeil léger sur ce littoral sauvage, du haut de ses 3100m.
Une petite carte des sites pour la route :
Nous commencerons par Seraya, un spot à quelques centaines de mètre du Liberty Resort. Deux plongées successives, avec panne de batterie à la deuxième
Seraya
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Sur Seraya, il y a une petite gorgone à barbiganti. J'ai eu droit à un beau face-à-face sur la 77. Ensuite, j'ai laissé le pauvre hippo entre les lampes à bronzer d'un groupe de singapouriens impatients. Aïe, il a mal choisi sa gorgone....
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Nous finirons la journée sur l'épave du Liberty, à un moment relativement calme qui nous autorise à sortir le grand-angle sans trop de figurants sur les clichés. L'éclairage reste souterrain, il va falloir corriger la position des flashs en WA, y'a pas de doute....
USAT Liberty wreck
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Le lendemain, rebelote, retour sur le Liberty à 5h du mat' pour essayer de voir le banc de perroquets à bosse avant la cohue... mais 5h, c'est déjà trop tard...
Le banc était en fuite, pourchassé par une meute de lève-tôt en néoprène.
Pour ceux qui se sont toujours interrogés sur le rôle de la bosse des perroquets, vous avez la réponse sur la 84: c'est tout simplement leur frontale !
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Après quelques shoots en eau sombre, direction Melasti pour un peu de macro
Melasti
C'est sur Melasti que je commets la deuxième bourde. J'oublie de brancher le convertisseur TTL sur le hot shoe. Je m'en aperçois assez vite, mais je décide de poursuivre la plongée en famille, en prenant quelques photos avec la lampe-guide... pas terrible évidemment. En voici 2 montrables...
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Je rebranche le flash pour la deuxième plongée, et ça marche quand même beaucoup mieux. C'est la première plongée où je croise des sujets qui me font toucher les limites de mon 60mm macro... pour les nudi de 5mm et les caprelles, même à la distance de mise au point mini, le sujet reste un peu éloigné. Je ne suis pas équipé pour la super-macro, et à Tulamben, ça peut vite devenir un handicap...
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Troisième et dernier jour de plongée. Sur les conseils de nos guides, nous nous dirigeons vers Batu Ringgit, un peu plus à l'ouest. C'était le site de l'été à Tulamben. Magnifique. Et pas trop de monde. Nous croisons un photographe catalan à la coule lors de l'intervalle de surface qui nous indique l'emplacement d'un Rhinopias frondosa qui rend pas mal sur l'écran de son Nikon, et nous lui donnons la cachette de notre arlequin. Echange de bons procédés. Wow, je regrette de ne pas être resté un quatrième jour, y'avait de la matière. A vous de juger...
Batu Ringgit
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Sur ce dernier cliché, je me suis aperçu au post-traitement qu'il y avait une caprelle blanche sur la protubérance oculaire du carrelet... 2mm maximum... je vous la zoome,
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Une petite série sur le Rhinopias. Apparemment il est resté au même endroit, à 21 mètres, une bonne partie du mois d'août puisque Luko est allé le saluer quelques semaines plus tard... très beau sujet qui baillait toutes les deux minutes face aux flashs...
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On enchaîne avec du crustacé...
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... avant de tomber sur un truc rampant genre amanite tue-mouche de la mer. Le guide s'est arrêté net. Il en avait les larmes aux yeux dans son masque. Il est resté prostré pendant 10 minutes à regarder sa trouvaille. Cyerce kikutarobabai... pas très courant semble-t-il.
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Et on finit la promenade avec un couple de crevettes spatiales... stairway to heaven.
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Voilà, un grand moment de plongée ce Batu Ringgit ! Après ça, difficile d'enchaîner, mais je finirai la journée en binôme avec le guide pour une chasse au nudi sur Melasti
Melasti
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Après ce shoot, je montre le cliché au guide. Je le vois qui fait la moue, pas content du tout.
Il sort alors son attirail de coiffure, et s'engage dans un petit brushing avec le gastéropode consentant. Une fois la coupe terminée, c'est reparti pour un shoot, sans la mèche! C'est quand même beaucoup mieux...
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Et c'est tout ! 3 jours à Tulamben pour un photographe, c'est un peu court. Pour un non-photographe, c'est largement suffisant.
On arrive à la fin de ce CR, je vous épargnerai les deux jours à Ubud pour désaturer... parce qu'en fait, à Ubud, tu satures très vite. Magnifique triptyque que ce voyage. Beaucoup de diversité dans la topographie, la faune, les coraux, les resorts. Tout s'enchaîne très bien. J'espère que ces quelques lignes vous inciteront à aller vérifier par vous même !