leopold anasthase a écrit : ↑22 oct. 2022, 14:49
Beaucoup de belles photos dans différentes catégories, ambiances, macros, etc.
Terima kasih!
leopold anasthase a écrit : ↑22 oct. 2022, 14:49
Merci pour le partage, et merci pour les histoires, j'adore qu'on me raconte des histoires ;-)
Une petite dernière alors?
On embarque donc pour Sangeang. On aura attendu quelques jours que la fenêtre météo nous épargne une traversée rock'n roll. Sangeang est la petite île formée par le Sangeang Api, un volcan actif qui émerge à une petite heure de speedboat de Kalimaya. Il surplombe la région du haut de ses 2000m, en un double-cratère dont les hauteurs sont régulièrement emmitouflées dans une écharpe de cumulus mêlés de fumerolles. Les flancs ravinés, dans leur partie basse, sont couverts d'une végétation primaire luxuriante et dense dont la courbure converge en une asymptote verdoyante vers la surface bleue pétrole. Une mangrove inextricable, qui laisse parfois la place à quelques échancrures rocheuses, enfonce ses racines dans le sable basaltique. L'île conique, iconique, est quasi déserte. Elle héberge sur sa côte nord un petit village de quelques âmes, probablement plus pêcheuses que pécheresses. Les environs sont d'un calme olympien. On ne croisera personne en cette splendide journée, pas un liveaboard à l'horizon, juste quelques barques isolées. Le tableau est somptueux, il me prend l'envie de nous échouer pour y rêver d'un destin à la Cyrus Smith.
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Revenons à la plongée. Elle se déroule sur la côte est et nord. Le sud et l'ouest sont semble-t-il beaucoup moins intéressants. Le nord de Sangeang est un crève-coeur pour photographe. WA ou macro? Macro ou WA? Quoi que l'on choisisse, c'est la frustration assurée
Je n'ai jamais plongé sur des spots où le dilemme se révéla plus cruel, le choix plus cornélien. Bubble Reef ou Light House, c'est de la plongée totale. En 1 heure d'immersion, il y a tout: un caractère exceptionnel avec des rideaux de bulles de gaz scintillantes s'échappant du substrat volcanique tout au long du parcours, un relief basaltique unique qui se transforme en un dédale de petites gorges entre lesquelles on serpente en jouant avec la lumière; une panoplie corallienne protéiforme, exaltée par le contraste qui s'opère entre les cnidaires chatoyants et l'anthracite de la roche encore jeune; une micro-faune affolante de diversité, qui a su composer avec ce sable sombre et chauffé par endroit à plus de 40°C par une géothermie bouillonnante.
Bref, que choisir
N'ayant jamais mis la tête sous l'eau de ce côté là de Komodo, je m'en suis remis à l'avis de nos guides. Verdict: macro. Evidemment, je l'ai regretté
Mais si j'étais parti avec le dôme, je n'aurai jamais autant complété ma collection de nudis... Conclusion: il faut faire au moins 2 fois Sangeang dans le séjour! Une en macro, une en WA. Malheureusement, la météo nous en empêchera. Donc pas de grand-angle à se mettre sous la dent, pourtant il y avait de quoi s'éclater.
On se contentera des bestioles du coin au 60m. C'est moins original, on peut faire la même chose à Tulamben...ou presque. Tout ce qui suit est le fruit de 2 plongées seulement, ça donne une petite idée de la richesse du coin. Je laisse Luko nous identifier les limaces
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Et pour finir, celle qui m'aura donné le plus de fil à retordre avec un 60m sans lentille... j'ai testé les limites de la distance focale à plusieurs reprises. Si on rajoute à cela l'ajustement du backlighting, c'est le genre de prise qui te coûte 30 bars au mano! C'est vraiment pas gros ces crevettes rastaquouères!
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On finira la journée par une troisième plongée au large du village de Banta, au nord de l'île.
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Une muck dive très classique, sur un sable noir en pente douce peuplé par la communauté des invertébrés avides de rejets organiques humains.
La plongée commence par du déjà-vu, une grosse murène léopard qui ressort plutôt bien en N&B je trouve.
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Et puis rapidement, la balade prend une tournure extraordinaire. Nous furetons dans un champ d'hétérocongres sans fin, un truc de dingue. Des hectares de petites cannes anguilliformes et coulissantes qui s'effacent au fur et à mesure que nous progressons. Nous palmons à 20 mètres les uns des autres pour quadriller le terrain façon battue. Je suis alors intrigué par un truc un peu plus gros que les autres qui dépasse du substrat au milieu des anguilles jardinières. J'avance prudemment pour découvrir que le bidule porte un bicorne sur son abdomen zébré... j'approche jusqu'au contact visuel. La bête est farouche et se recroqueville lentement dans son trou. Je pense l'avoir identifiée, je m'extrais légèrement de son périmètre d'intimité pour lui redonner confiance et sonner le tocsin histoire de rameuter la troupe, en leur faisant signe de réduire l'allure à l'approche de la tanière. En attendant, je commence à ajuster les réglages et le snoot, sachant que je n'aurai pas 25 occasions de ramener un souvenir. Premier flash, gros plan.
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Vous l'avez ?
Surpris par le flash, le céphalopode s'extirpe de sa cachette pour 10 minutes de course poursuite.
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Je continue sans snoot. Magnifique rencontre avec une pieuvre mimétique. Elle nous gratifie d'une chorégraphie dont elle a le secret en usant de ses tentacules démesurés, à la recherche d'un endroit pour se planquer. Avant de trouver le bon repaire, elle essaiera plusieurs trous pour s'en faire déloger par les locataires importunés. L'expérience aurait mérité une petite vidéo: il est des moments où la photo atteint ses limites, c'est clair.
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De retour à Kalimaya, la parenthèse se refermera par une virée sur le house reef et une plongée d'exploration dans une crique du voisinage. Nous irons mouiller nos palmes avec l'équipe du resort dans un coin que les guides n'ont encore jamais sillonné. Il en ressortira une dernière petite série, avec un peu de noir et blanc, qui viendra clore trois semaines inoubliables à l'est des petites îles de la Sonde.
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Akhir perjalanan!